Lorsque nous entendons parler des méridiens, ces fameux canaux de circulation d’énergie, base de la médecine orientale, nous imaginons des lignes de points qui permettent de décharger ou de stimuler certaines fonctions physiologiques. C’était mon cas jusqu’à ce que, grâce au Shiatsu, on me parle d’un japonais contemporain, somme toute sûrement un peu fou, qui fit, à sa manière, voler en éclat un dogme millénaire sur lequel s’appuyait la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC).
La vision de Shizuto Masunaga était aussi moderne que révolutionnaire, et si les méridiens des bras s’étendaient à la globalité du corps ? Idem pour ceux des jambes ? Et si plutôt que de fixer notre intérêt sur des points, nous cherchions à percevoir ces lignes qui nous traversent, chacune porteuse de cette qualité ou saveur propre à chaque méridien ? Bien entendu, le socle de la médecine orientale est le même et se réfère aux 5 éléments, mais ce n’est pas mon propos, et je vous invite donc, si vous souhaitez en savoir un peu plus, à consulter ce lien très bien fourni :
http://lartetlavoie.free.fr/theorie_des_5_elements.pdf
Personnellement, ce qui m’apparut comme danseur dans cette rencontre, c’était l’occasion à travers le mouvement corporel de faire vivre l’essence même de ces méridiens. Concrètement, cette approche permet d’être interpellé sur la capacité des méridiens à fonctionner ensemble dans un même but, plus que de faire la distinction sur l’état de chacun des méridiens. Ainsi, à travers ma pratique et ma vision du corps, même si je reste convaincu par cette perception énergétique, je crois également que les influences sur la circulation de l’énergie sont multiples. Par exemple, si je prends cette notion des 5 éléments, il est évident qu’en fonction des saisons mes qualités énergétiques vont varier. Mais si, comme Feldenkrais, je perçois la circulation énergétique en lien avec la posture, et donc, notre conditionnement corporel à vivre notre environnement, cela renvoie à des éléments produits par notre histoire, nos apprentissages de base de la petite enfance à l’age adulte, également à ce que nous pouvons appeler communément nos « mauvaises habitudes ».
Il ne s’agit pas là de mettre en opposition telle ou telle vision, mais bien de s’appuyer sur notre corps, non pas pour lui permettre d’échapper à la maladie, mais plutôt dans cette recherche de vivre la Santé. Je rejoins d’ailleurs par cela mes mentors pour lesquels la base de mon travail est de développer un ressenti dans la joie et le plaisir à accompagner une transformation, à retrouver cette envie ou cette mobilisation pour soutenir ensemble ce mouvement qui nous traverse. En guise de conclusion et pour nourrir notre réflexion, la petite phrase de Kishi me semble pour le moins appropriée:
« Thérapeute ? Moi? Non ! Artiste… »